Chasser le vent – Mountain Life – GWC Mag

Le vent fouette votre visage. Il vous propulse à toute allure sur vos skis ou votre planche à neige. Vous glissez sur une gigantesque surface plane enneigée alors que vous vous dirigez à l’aide d’un énorme cerf-volant faisant entre 6 et 18 mètres. Bienvenue dans le monde des chasseurs de vent !

mots :: Sophie Lachance.

Version hivernale du kitesurf, le kite sur neige (snowkite ou skikite) gagne en popularité au Québec depuis son apparition de notre côté de l’Atlantique il y a une vingtaine d’années. Est-ce en raison de l’adrénaline, du sentiment de liberté ou de la communion avec la nature qu’il procure ? Toutes ces réponses, selon Sébastien Gilbert-Corlay, directeur de la Fédération québécoise de kite (FQK). 

Éric Lapointe au centre de snowkite SADP, Sainte-Anne-des-Plaines. Photo : Sean Mollitt/FOTAU.com

De la Gaspésie au Saguenay en passant par l’Estrie, plusieurs petits paradis sont à portée de main. L’important, c’est le vent, mais encore faut-il l’apprivoiser. Il faut savoir piloter le cerf-volant à traction, aussi appelé voile, aile ou kite, évaluer la force et la direction du vent. Autrement, « on peut se faire projeter dans les airs comme une pierre dans un slingshot », illustre le propriétaire de l’école Kiteforce, Arthur de la Mauvinière. Le terrain d’exercice doit être libre d’obstacles avec lesquels on pourrait entrer en collision et qui seraient susceptibles de créer des variations du vent. Les terrains de jeu de prédilection ? Les champs agricoles où la pratique est autorisée ou les lacs glacés.

Pour avoir une idée de la force et de l’orientation des vents, on consulte des applications de prévisions, comme Windy. La FQK travaille parallèlement auprès de clubs régionaux sur l’installation d’anémomètres, un outil de mesure de la force du vent en temps réel. À terme, l’information sera disponible sur le site de la FQK – un pas de plus pour rendre le kite accessible, l’une des orientations de la fédération. 

Sean Mollitt et Thierry Leblanc au centre Snowkite SADP, Sainte-Anne-des-Plaines. Photo : Sean Mollitt/FOTAU.com

Un sport sur la corde raide

Seule ombre au tableau : des hivers plus doux et moins enneigés. « C’est de pis en pis », a remarqué Arthur. Celui qui a ouvert son école de kite en 2007 pouvait à ses débuts donner une centaine d’heures de cours dans la région de Montréal, incluant sur le lac Saint-Louis et le lac des Deux Montagnes. Ce n’est plus qu’une dizaine ou une vingtaine d’heures qu’il peut offrir, soit parce que la glace n’est pas assez solide ou par manque de neige. Même son de cloche du côté de la FQK. « La “fenêtre d’opportunité” pour la pratique se rétrécit. C’est une tendance qui semble suivre celle des stations de ski dans le sud du Québec », observe Sébastien. 

Les prévisions du consortium sur la climatologie régionale Ouranos laissent entendre que d’ici 2050, la saison de gel pourrait raccourcir de 20 à 34 jours dans le sud de la province et que la quantité de neige au sol devrait être moins importante. Quel avenir pour le kite sur neige ? Les sites sur surface gelée dans le sud du Québec, comme le lac Memphrémagog et le lac Champlain, pourraient faire place à de nouveaux lieux de pratique sur la terre ferme, là où le réchauffement se fait moins sentir. Les projets de la FQK permettant d’accéder à des sites de pratique seront certainement déterminants pour l’avenir du kite sur neige. Ça, et arriver à tirer plaisir de la rareté.

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